ANIMATION PÉDAGOGIQUE

On peut se poser quelques questions autour d'un conte illustré comme on le ferait avec un album jeunesse, afin de décrypter les rouages qui composent le fond et la forme.

Dans un conte illustré, le format prend généralement moins d'importance que pour l'album jeunesse. Cependant, le choix du format induit un type de lecture.

La couverture : on peut commencer par analyser le titre (donne-t-il une situation, le nom du héros, est-ce un titre énigmatique ...). Avant d'ouvrir le livre, demandons aux enfants de faire des hypothèses sur le contenu, d'imaginer un début d'histoire. Puis, les inciter à inventer d'autres titres, les comparer avec le vrai. On peut faire une salade de titres, mélanger les mots des titres et les faire retrouver.

Autre jeu : cacher le titre et faire formuler des hypothèses sur l'illustration.

Cacher l'illustration et faire formuler des hypothèses sur le titre.

Entrée dans le livre : par les illustrations : prendre en compte la technique, le style graphique, la mise en page, l'utilisation des couleurs, des plans, l'esthétique et la poétique des images.

Par le texte : prendre en compte le niveau de difficulté (lexique, syntaxe) - beaucoup de texte, écriture petite, serrée... Considérer les formes de discours : dialogue, style, énonciation. Les niveaux et registres de langue, les jeux avec la langue. Tout cela peut constituer des points de départ pour des productions.

Par le rapport texte/image : image redondante ou complémentaire au texte. Peut-on comprendre le récit uniquement par le texte, par l'image seule, les deux sont-ils nécessaires?

Le type de lecture est-il linéaire ou éclaté?

Par le schéma narratif : schéma quinaire :

-situation de départ - rupture - problème à résoudre - aventure - quête - résolution du problème - retour à une situation équilibrée.

Schéma répétitif :

Randonnées, rencontres multiples, accumulation, énumération, alternance.

Ce travail d'analyse du schéma répétitif qui incite à l'écriture est un support de production intéressant.

Les techniques de narration : histoire racontée par le héros, par un narrateur externe, dialogues, narration faite par le texte et l'image. Points de vue exprimés.

Les personnages : sont-ils propices à l'identification ? à la distanciation ? Sont-ils anthropomorphisés ? Faciles à repérer ?

Analyse de la fin de l’histoire : histoire en boucle, fin heureuse et close, fin heureuse et ouverte, fin heureuse et ambiguë, appel à l'imaginaire. Demander aux enfants d'imaginer une autre fin.

Fin où on imagine d'autres choses, fin heureuse porteuse d'espoir : message des contes (il s'est passé des choses horribles mais les héros arrivent toujours à s'en sortir). C'est différent dans le conte d'avertissement (message de valeur morale).

Appel à des références culturelles : références artistiques, références à d'autres cultures...

Impact psychologique : des albums forts, porteurs, peuvent aider les enfants à résoudre leurs conflits internes, à construire leur personnalité et à grandir.

S'agit-il d'un récit littéraire, propice au débat interprétatif ?

Certains albums et contes illustrés s'y prêtent particulièrement par leur polysémie, leur ouverture sur l'imaginaire ("Chien bleu", "Sur l'île des Zertes", "Lili et l'ours"...), la résistance du texte, la compréhension, la diversité des possibilités d'interprétation...

Travailler à partir des livres d'un même auteur : lire ses livres, faire repérer ses personnages, faire repérer les thèmes récurrents, faire repérer les couleurs souvent utilisées, le graphisme.

Travail de comparaison : on peut s'amuser à échanger les personnages, les faire se rencontrer, créer une histoire avec les thèmes favoris de l'auteur, ses personnages, ses techniques d'illustration...

un peu de pedagogie...